Des écrevisses dans la ville !

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Sur le toit de la Maison de la RATP, la production potagère s’effectue dans les bacs en bois, remplis d’un substrat totalement organique. Photo extraite du compte Facebook de « Cultures en ville » -© Kevin Gouttegata

 

Serait-ce le titre du prochain film catastrophe produit par Hollywood ? Non ! C’est une opération actuellement menée à la Maison de la RATP à Paris, dans le cadre d’un projet d’agriculture urbaine à destination des salariés de l’entreprise. Cette initiative d’aquaponie (discipline associant élevage d’animaux aquatiques et cultures de végétaux), présentée lors du dernier salon de l’Agriculture, concerne une centaine d’écrevisses, hébergées à Paris…

Des gallinacées parisiennes… L’élevage de ces crustacés constitue l’une des étapes d’un projet plus global, explique en substance Antoine Juvin, ingénieur agronome et responsable technique et scientifique de « Cultures en ville », une start-up qui a participé à sa mise en place. Ainsi, les écrevisses ne sont pas les seuls animaux du jardin. De belles représentantes d’une variété de gallinacées originaire d’Île-de-France logent, elles, dans leur poulailler, tout ce petit monde (aquatique et fermier) se nourrissant des restes de la cantine d’entreprise !

Une troisième vie pour le marc de café ! Pour autant, c’est le côté végétal de cette opération d’agriculture urbaine, à orientation très écologique, qui retient l’attention. Le jardin repose en effet sur un substrat spécifique, commente Antoine Juvin, composé à partir de divers « déchets », permettant de s’affranchir du sol initial. La preuve qu’une agriculture urbaine de ce type (écosystème potager 100 % organique), ça peut tenir la route ! Selon lui, les substrats peuvent être réalisés à partir de bois broyé, de déchets de champignonnières, de compost, de feuillages (pour l’écoulement de la pluie)… Tout en contrant certains insectes ravageurs, cette méthode favorise la biodiversité, à l’instar de ce qui se passe dans les forêts. Certes, sur les toits de Paris, les chênes et autres sapins ne figurent pas au paysage, mais l’environnement urbain abonde de ressources… parfois inattendues. Le marc de café, par exemple, va vivre avec l’agriculture urbaine, une véritable « troisième vie ». Après une première utilisation classique (infusion pour le café), il sert ensuite dans les champignonnières (culture des pleurotes notamment), d’où il est récupéré afin d’enrichir les substrat de l’agriculture urbaine.

Sur les toits, mais aussi en sous-sol. Pour l’entretien du jardin, les produits peuvent être bio. Concernant les pollutions urbaines, celles-ci ne semblent pas avoir trop d’impact, selon Antoine Juvin : celles liées aux métaux lourds ne « montent » pas très haut, ce qui valide le choix d’un toit ou d’une terrasse pout y établir l’activité. Les toits ne sont cependant pas les seuls lieux possibles pour ce type d’agriculture comme le montre le récent appel à projets, intitulé « Paris-culteurs », lancé par la Capitale, qui vise aussi les murs, les surfaces délaissées et même certains sous-sol. Quant aux pollutions de type azote, elles ne sont pas agressives non plus : elles ne pénètrent pas la plante, il suffit donc de bien nettoyer la récolte avant de la manger.

Productif et esthétique. Reste le choix des plantations. Ici, pas de problème non plus, l’éventail des possibilités étant très large, précise le responsable de « Cultures en ville ». En outre, les rendements obtenus sont comparables à ceux atteints dans des petits potagers bio d’Ile-de-France. Mais en milieu urbain, il sera judicieux, par exemple, de privilégier le basilic à la pomme de terre… Autre conseil, l’organisation de « roulements » dans les cultures (avec des choux par exemple), permet de maintenir une production tout au long de l’année. Rien n’empêche, enfin, d’ajouter une touche esthétique à l’ensemble, en disposant ça et là… des fleurs comestibles (ça existe !). Histoire d’avoir un jardin bio, beau et bon à la fois !

Gérard Ramirez del Villar

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Rien ne se perd! L’eau passe de bacs en bassins grâce à un système de récupération… Photo extraite du compte Facebook de « Culture en ville »- ©Kevin Gouttegata

 

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L’aménagement du toit de la Maison de la Ratp associe l’élevage d’animaux aquatique et la production potagère. Photo extraite du compte Facebook de « Cultures en ville » – © Kevin Gouttegata

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Les crustacés se nourrissent des restes du restaurant d’entreprise © http://www.fruits-de-mer.wikibis.com/ecrevisse.php

 

Pour en savoir plus

Agriculture urbaine : « Cultures en ville » sur Facebook

https://www.facebook.com/culturesenville/?fref=ts

Expérimentations et écosystèmes potagers : interview d’Antoine Juvin (« Cultures en ville »)

https://www.youtube.com/watch?v=hAunSdRLhEU

Tous « Paris-culteurs » : appel à projets par Paris pour végétaliser la Capitale

http://www.paris.fr/parisculteurs#appel-a-projets-pour-les-paris-culteurs_1

Graines de troc : plate-forme en ligne d’échange de graines

http://grainesdetroc.fr/

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